3 décembre 2023

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Art visuel / Hommage au femmage de Naem

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Nathalie Eben-Moussi (Naem de son d’artiste plasticienne) a fait découvrir, le samedi 11 février au cœur de sa cité à Cocody La vie) à l’occasion d’une exposition privée, toute sa palette créative, qui , elle ne s’en rend peut-être pas compte, l’inscrit légitimement en bonne place dans une catégorie d’art baptisée femmage. Oui oui… Alors c’est quoi un femmage ? Ce terme double sens ne désigne pas , ici dans le cas de l’artiste Naem , la féminisation du terme hommage, mais plutôt mais plutôt une création plastique conceptuelle avec des techniques utilisées par des femmes.

On doit cette terminologie artistique aux deux artistes femmes Miriam Shapiro et Melissa Meyer qui la théorise dans les années 70 comme étant un art mineur traditionnellement pratiqué par des femmes avec des matériaux de récupération.

Pour qu’une œuvre soit considérée comme femmage, elle doit répondre à au moins 7 de ces critères : une œuvre réalisée par une femme, composée de pièces de récupération, les thématiques s’inscrivent de la vie quotidienne de son auteure, une démarche de journal intime, il y a de l’écrit et du dessin brodé, elle contient des images découpées et fixées sur un autre support, avec des formes abstraites, l’œuvre contenant des photographies ou des imprimés, en ayant une existence esthétique…

Pour avoir vu l’exposition des 79 œuvres de Naem, on peut certifier qu’elles répondent à la très grande majorité de ces critères de femmage. Ces œuvres ont pour point d’ancrage la fibre artistique de Nathalie, cadre à la BAD (Banque Africaine de Développement) et née de parents artistes dans l’âme, sa mère étant une artiste plasticienne amateure. Naem dessine, réalise des découpages collage et , au gré de ses inspirations, leur donne des fantaisies bien inspirées. Demandez lui ce qu’elle veut exprimer dans ses tableaux : elle ne saurait vous le dire. Répondant avec un sourire amical par : «Oh je travaille à l’instinct. J’aime donner des formes, des fantaisies à mes dessins, et souvent quand je pense que ça n’a aucun sens, des ami.e.s les trouvent géniaux, donc ça me motive à continuer»

La fonctionnaire internationale, camerounaise d’origine, ne se rend à l’évidence pas compte : son travail a une véritable âme. Des regards légers sur des symbolismes qui inspirent charme de l’instant. Le genre de tableaux décoratifs aux tons espiègles pour quelques unes des œuvres, quand d’autres abordent de façon superficielle un engagement pas trop osé. Comme le fait de parer de beaux minois de matous en soldats, casques militaires sur les crânes et munis d’armes de guerres. Les inspirations de Naem se formalisent sur ses goûts.

Elle aime le rock, alors elle maquille un chien en punk branché avec classe. La femme artiste interroge aussi la faune , le street art, la liberté, la science-fiction, l’amour de son sens décalé et burlesque. On aime bien l’originalité de ses coloris sur les supports kraft. Toute une batterie feutrée de marqueur en roue libre sur des supports bien encadrés qui se poseront harmonieusement sur vos murs d’intérieur ou bureau. « fière d’être autodidacte» avec sa mère comme mentor, Naem prend sa création comme elle est : à juste titre, de son regard énamouré quand elle le pose sur sa création.

L’artiste ferait forcément le bonheur d’un galeriste, le jour où la connexion se crée. Pas qu’elle n’en a pas envie que ses femmages connaissent une grande destinée publique, mais parce qu’elle ne doute pas qu’elle aura bien un jour l’honneur de cimaises reconnues.

H.M


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