
Les amis des Hommes intégrés espéraient ne pas voir la donne changer dans leur pays depuis la mutinerie du dimanche 23 janvier 2022. Mais l’allure que prend la situation laisse peu d’espoir quant à la conservation du fauteuil du Président Roch Marc Christian Kaboré. Un coup d’Etat serait-il ainsi en préparation ?
En effet, au petit matin de ce lundi 23 janvier, l’on a appris que des soldats armés ont pris position devant la télévision nationale. Pendant ce temps, le chef de l’Etat burkinabè est au mains des mutins mécontents.
Et maintenant ? », s’interroge Wakat Séra (un journal burkinabé) : « quelle sera la suite de cette nouvelle difficulté que doit gérer le Burkina, en plus des attaques armées de terroristes et autres bandits qui l’endeuillent sans cesse et qui ont jeté sur la route de l’exil dans leur propre pays plus d’un million de personnes, hommes et femmes, vieux et enfants ? Les heures qui viennent seront déterminantes et sans doute chaudes dans un Burkina où les fidèles, chrétiens et musulmans, sont persuadés que seule la prière peut encore sauver le pays. »
Les armes qui devraient être rangées après que les mutins ont fait connaître les raisons de leur soulèvement, continuent de crépiter au pays de Blaise Compaoré, lui-même en exil en Côte d’Ivoire depuis sa chute du pouvoir en octobre 2014.
Hier (dimanche) après-midi, les mutins ont égrené les raisons de leurs sautes d’humeur résumées en 6 points : des moyens adaptés à la guerre asymétrique contre le terrorisme et des effectifs conséquents ; le congédiement des principaux responsables de l’armée ; une meilleure prise en charge des blessés de guerre et des familles des défunts ; l’évacuation des blessés de guerre des Fan ; la formation du personnel adapté à la menace ; et la constitution d’unités permanentes et collecte d’effectifs. Six injonctions de mutins militaires qui sont autant de coups de semonce, relève encore Aujourd’hui, pour signifier une césure avec certains de leur hiérarchie mais surtout un avertissement à grand bruit pour attirer l’attention sur le fait que, eux les hommes du rang, ne sont plus prêts à aller au casse-pipe terroriste sans être dotés d’un certain matériel et viatique nécessaire. »
Par la suite, la hiérarchie militaire et les autorités politiques du Burkina Faso ont entrepris des pourparlers avec les mutins. Rencontres qui, pour l’heure, ne semblent pas donner satisfaction. Autrement, les éléments armés auraient regagné les casernes et on n’aurait plus entendu parler d’éléments armés encore en ville.
Voilà le visage que présente ce pays frontalier à la Côte d’Ivoire, plongeant les populations entre doute et désespoir. La situation reste donc préoccupante et l’on en saura davantage sur la suite des événements les heures à venir.
Frimo KD
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