
Alors que les Ivoiriens attendent la reprise effective du dialogue politique, susceptible d’aboutir à des recommandations exécutoires pour la réconciliation nationale, le Ppa-ci et l’ensemble de l’opposition semblent méfiants. En cause, la dernière sortie du Procureur de la République perçue par eux comme une réelle menace sur la bonne tenue dudit dialogue. Aussi, le parti de Laurent Gbagbo a-t-il produit une déclaration de protestation, ce jeudi 30 décembre 2021, dont www.ovajabmedia.com a reçu copie et vous la propose en intégralité.
Le 16 décembre 21, le gouvernement a convié les partis politiques à la cinquième phase du dialogue politique. Le ton apaisant du discours de cadrage du Premier ministre, Chef du gouvernement, à la séance inaugurale de cette phase de dialogue avait été salué par l’ensemble de la classe politique qui avait accordé au gouvernement une présomption de détermination quant, à sa volonté d’engager un dialogue sincère qui permettrait, in fine, à notre pays de sortir définitivement de la violence qui s’est installée durablement dans la vie politique, depuis plus de deux décennies.
La latitude laissée aux différents partis et groupements politiques de proposer les termes de références de ce dialogue en rajoutait à cette présomption.
A ce propos, l’on se rappelle, qu’avant de lever la séance d’ouverture de ce dialogue, le ministre de l’Intérieur et de la Sécurité avait fixé la prochaine séance de travail au mardi 21 décembre 21.
Entre-temps, les partis politiques étaient appelés à déposer leurs propositions de termes de références, au plus tard, le vendredi 17 décembre 21.
Le Ppa-ci, conforme à la philosophie du dialogue qui a toujours marqué l’action politique de son président, son Excellence le Président Laurent Gbagbo, a travaillé d’arrache-pied pour déposer ses propositions de termes de référence effectivement le 17 décembre 2021, à la Direction générale de l’Administration territoriale (Dgat), l’accusé de réception référencé 17/12/ 21, SDAGAE/DGAT/Mi faisant foi.
Le lundi 20 décembre 21, en fin d’après-midi, la veille de la prochaine séance de travail suivant le calendrier qu’il nous avait indiqué, monsieur le ministre de l’Intérieur et de la Sécurité informa les participants du report de ladite séance, aux motifs qu’il accédait à une demande des partis politiques, qui auraient demandé une extension du délai de dépôt des termes de références.
Le nouveau délai a été fixé au lundi 27 décembre 21.
Curieusement, c’est ce même lundi, jour même que ce nouveau délai échoit, que le Procureur de la République, près du tribunal de première instance du Plateau, par ailleurs Président d’une unité spéciale d’enquête, mise sur pied à l’effet d’investiguer sur les violences enregistrées lors de l’élection présidentielle de 2020, a tenu une conférence de presse.
Dans ses propos, le Procureur de la République a gravement mis en cause les responsables de l’opposition ivoirienne qu’il menace de poursuivre, notamment en ce qui concerne le Ppa-ci, le ministre Assoa Adou et le Député Georges Armand Ouégnin, respectivement Secrétaire général du Fpi et président d’EDS, au moment des faits allégués. Ils sont aujourd’hui, l’un, président du Csp et, l’autre, membre de ladite instance du Ppa-ci, donc les plus proches collaborateurs du Président Laurent Gbagbo, président du Ppa-ci.
Le Ppa-ci s’interroge sur l’opportunité et le ton de la conférence du Procureur de la République qui tranche brutalement à la fois avec le principe même du dialogue et le discours de cadrage du Chef de gouvernement, prononcé lors de la séance inaugurale de la reprise du dialogue politique.
La synchronisation du report des travaux de ce dialogue avec la tenue de la conférence de presse du procureur serait-elle la structuration d’une volonté du gouvernement de saborder le dialogue qu’il a lui-même initié ?
Cette interrogation du Ppa-ci est d’autant forte que 72 heures après l’échéance du nouveau délai pour le dépôt des termes de références, aucun communiqué du gouvernement n’est intervenu pour annoncer la prochaine étape du dialogue.
Devant le risque que le gouvernement fait délibérément planer sur le dialogue politique, le Ppa-ci : dénonce toutes les manœuvres du gouvernement qui jettent un doute certain sur sa volonté de recherche du dialogue et de la paix ; fait remarquer que les violences sur lesquelles enquête le Procureur de la République sont les conséquences directes du 3ème mandat, qui viole la Constitution ivoirienne ; réaffirme sa volonté de participer, sans se laisser nullement faiblir par quelques formes d’intimidation que ce soit, au dialogue politique qu’il souhaite franc et ouvert dans l’unique but d’une réconciliation vraie, indispensable à une paix durable ; invite le gouvernement à fixer, dans les meilleurs délais, la reprise des travaux relatifs à la 5ème phase du dialogue ouverte le mardi 16 décembre 21 ; apporte son soutien aux camarades Assoa Adou, Georges Armand Ouégnin, au Président Henri Konan Bédié, président du Pdci-Rda ainsi qu’à l’ensembles des personnes qui sont visées par les poursuites annoncées par le Procureur, reste saisi de cette question.
P/ le Ppa-ci
Le ministre Justin Katinan Koné
2ème vice-président du Csp et Porte-parole du parti
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