30 mars 2023

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Transport : Le défi du ministre de Ouattara

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Les Ivoiriens ont bien noté que le ministre des Transports, Amadou Koné, veut sévir sur les routes ivoiriennes. Il veut punir les chauffards par la faute de qui, beaucoup de passagers ont perdu la vie.Depuis le jeudi 15 juillet 2021, le ministre du Président Alassane Ouattara a mis en garde, à Abidjan, les transporteurs sur leur conduite occasionnant de graves accidents de la circulation dans le pays. Il a donc déclaré fermement que plus rien ne sera toléré sur les routes ivoiriennes, à partir du mois prochain.

« À partir du 1er septembre, on va être dans la répression. La vidéo verbalisation et la notification des contraventions vont commencer. Je vous appelle donc à beaucoup plus de prudence, parce qu’on ne va pas être tolérant en ce qui concerne les mauvais comportements sur la route. Donc, ensemble, travaillons à ce qu’on ait un secteur de transport assaini, sécurisé pour les usagers et les piétons », a-t-il lâché.

Si cette promesse punitive est appréciée de tous, une expression vient, cependant, gêner cet enthousiasme « Bien faire et laisser braire ». Il faut faire exactement ce que l’on a à faire pour l’intérêt général et donner le choix aux autres d’appréciation l’acte que l’on pose. C’est à cela que les membres du gouvernement ivoirien, dans leur ensemble, sont invités.

Malheureusement, de telles décisions ne sont pas souventes fois suivies d’effets. Si bien que les Ivoiriens, habitués à ce genre de promesses, très vite emportées par le vent, s’en lassent et n’y accordent aucun crédit désormais.

Et pour cause, en août 2013, Jean-Claude Brou, alors ministre de l’Industrie et des Mines, a présenté le décret n°2013-327 du 22 mai 2013 portant interdiction de la production, de l’importation, de la commercialisation, de la détention et de l’utilisation des sachets plastiques aux opérateurs de l’industrie des sachets plastiques.Mais rien n’y fit.

La Fédération nationale des industries et services de Côte d’Ivoire (Fnisci), la Confédération générale des entreprises de Côte d’Ivoire (Cgeci) n’a eu cure.Les sachets plastiques sont produits, vendus et utilisés partout dans le pays. On les retrouve dans les tas d’immondices qui bouchent les caniveaux de la capitale économique. Sans que cela n’émeut personne, encore moins le gouvernement, initiateur de cette mesure d’interdiction. Une mesure pourtant prise dans l’intérêt des Ivoiriens, à cause des problèmes d’insalubrité agissant sur la santé et publiée dans le journal officiel le 18 juillet 2013.

Le 18 octobre 2013, le gouvernement interdisait l’usage du téléphone portable et de tout autre moyen de communication en situation de conduite automobile a été adopté, au travers du décret n°2013-711 du 18 octobre 2013.Mme Affoussiata Bamba-Lamine, ministre de la Communication à l’époque, avait trouvé un contenu explicatif à ce décret lié à la prévention des risques relatifs à l’utilisation des moyens de communication en situation de conduite automobile.

Aujourd’hui, c’est la désolation ! La communication au volant est l’une des causes des accidents sur les routes abidjanaises. Alors qu’au lendemain de cette interdiction, l’on a observé un semblant de contrôle strict des conducteurs, qui finira par s’estomper avec le temps.

Dans ce secteur d’activité règne aussi un autre phénomène devant lequel l’Etat demeure impuissant : le phénomène des ‘’gnambros’’. Ce système de gros bras qui font la loi dans les carrefours et gares de chargement. Cachés sous le vocable syndicats, ils extorquent de l’argent aux usagers et aux professionnels en toute impunité, sous le regard complice des autorités du pays.

Ces loubards ne sont pas moins responsables des accidents de la route. Car pour éviter qu’ils leur soutirent de l’argent, certains chauffeurs de taxis ‘‘wôrô-wôrô’’ et de minicars appelés ‘’gbakas’’ démarrent en trombe. A cette allure, beaucoup heurtent d’autres véhicules ou renverse des piétons, dans leurs manœuvres mal maîtrisées.

Ces exemples suffisent, à eux-seuls, pour se rendre compte du laxisme des autorités, en ce qui concerne l’application à la lettre des interdictions qu’elles prennent, pourtant pour de bonnes causes. Elles (les autorités) n’ont pas fini avec la souffrance du secteur du transport, qu’un nouveau décret vient allonger la liste des interdictions infructueuses.

Mais cette fois sera-t-elle la bonne ? Le ministre des Transports pourra-t-il aller jusqu’au bout de sa volonté d’assainir le milieu des transports ? C’est en cela que réside tout le défi du ministre du Président Ouattara.

Frimo K.D.


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