
C’est connu de tous, dans l’entourage de la Présidence ivoirienne, les responsables des entreprises d’Etat ne se lassent pas de se servir, là où le peuple attend d’être servi.

Depuis la prise du pouvoir RHDP, les signaux en matière de bonne gouvernance sont mauvais. Le gouvernement ivoirien, conscient de cet Etat de fait a décidé de renforcer son action contre les détournements de fonds publics.

En Conseil des ministres, le président Alassane Ouattara a signé un projet de décret élargissant les pouvoirs de contrôle de la Cour des comptes. Le chef de l’État ivoirien, faut-il le rappeler a pour ainsi dire accéléré la mise en œuvre des réformes institutionnelles. Après la mise en place de la Haute autorité de la bonne gouvernance – pour traquer et réprimer les détournements de fonds publics par les hautes personnalités, Alassane Ouattara a encore signé, en Conseil des ministres, un projet de décret donnant à la Cour des comptes le pouvoir de passer aux cribles le contrôle et la gestion des fonds publics. Un changement de taille puisque la Cour des comptes était auparavant une chambre de la Cour suprême.

« La Cour des comptes sera une autorité indépendante avec des pouvoirs élargis. Cette réforme vise à instaurer la transparence », avait expliqué en son temps, Affoussiata Bamba Lamine, alors, porte-parole du gouvernement, lors du point de presse de compte-rendu du Conseil des ministres. Aujourd’hui, ce projet de loi est passé au Parlement. Il est bon de noter que l’instauration de la Cour des comptes était par ailleurs prévue par l’article 102 de la Constitution. Une action, pourrait-on dire devrait permettre de contenir la déperdition des fonds publics constatés depuis plusieurs années par le chef de l’État qui avait même souhaité mettre fin aux dérives. S’il est vrai que les détournements sont récurrents au niveau des entreprises d’Etat, c’est au niveau du Pétrole qu’il faut s’inquiéter.
En effet, la Côte d’Ivoire est entrée dans l’ère du pétrole en 1980, mais il a fallu attendre 2002 pour que le pays commence à pouvoir exporter son brut, d’une qualité proche de celle du Brent de la mer du Nord, dès lors réservé à l’exportation. En même temps, depuis 1983, l’Etat a mis en place une structure capable de gérer le stock pétrolier. D’où la création en 1983, par décret N°83-1009 du 14 septembre 1983 de la GESTOCI qui exactement, veut dire Gestion des Stocks pétroliers de Côte d’Ivoire.
Il s’agissait d’anticiper toute rupture ou crise d’approvisionnement en produits pétroliers. Elle est sous la tutelle, d’une part, technique du Ministère du Pétrole et de l’Energie, et d’autre part financière du Ministère de l’Economie et des Finances. Y sont logés « les Stocks Pétroliers Stratégiques de Sécurité » (SPSS) qui appartiennent à l’Etat, donc à tous les Ivoiriens. C’est la raison majeure de la création de cette société stratégique, les SPSS. Malheureusement, des choses pas très catholiques s’y déroulent notamment vols massifs, fraudes, disparitions de ces Stocks depuis particulièrement 2012, depuis la nomination d’un certain Doumbia Ibrahima Ibrahima comme DG, par le Ministre Adama Toungara qui serait un des parents de l’actuel DG de la GESTOCI, aujourd’hui Grand Médiateur de la république, selon LC (Lettre du Continent) publié en 2018, au temps du Ministre CISSE A.
En effet, dans sa livraison du 27 février 2019, N°795, la lettre du continent levait le lièvre sur une affaire relative à des pertes cumulées évaluées à près de 1000 milliards FCFA sur plusieurs exercices au sein de la Société de gestion des stocks pétroliers de Côte d’Ivoire (GESTOCI). Une accusation gravissime que des responsables de GESTOCI rejettent du revers de la main. Contacté, un responsable de la structure de l’Etat qui a requis l’anonymat, affirme que la société ivoirienne chargée d’établir les stocks de sécurité en produits pétroliers, n’a pas cumulé de pertes à hauteur de 1000 milliards. Et révèle que, la GESTOCI a enregistré au cours des derniers exercices comptables certifiés par le commissaire aux comptes (2013, 2014, 2015, 2016 et 2017), des résultats nets positifs lui permettant de dégager au 31 décembre 2017, un report à nouveau de 4 812 346 289 FCFA, une situation nette de trésorerie de 5 345 369 782 et un taux d’endettement net de 14,52 % alors que le taux d’endettement net maximal demandé est de 30,00 %. Soit ! Mais qu’en est-il de la gestion de cette structure étatique aujourd’hui ? La question reste posée.
De fait, depuis quelques mois, des informations font état de la signature d’un contrat de partage de la production pétrolière du bloc CI-705 (situé au large des côtes de la ville de Fresco) avec Ivory Coast Exploration (ICE) Oil and Gas. Ce bloc qui, d’ailleurs constitue le gisement le plus prometteur et le plus riche de l’histoire de l’exploration pétrolière en Côte d’Ivoire devrait être traité avec beaucoup de transparence. Mais que non ! Ce contrat apparait ni plus ni moins qu’une machination pour contourner PETROCI, qui en réalité devrait avoir le droit de gestion. Un drame, de l’inédit, un vrai crime d’État : Les SPSS ont été créés pour faire face aux crises, aux pénuries, pour doper certaines situations spéciales dans l’approvisionnement et la consommation des produits pétroliers sur tous le territoire. Volés par un groupe d’individus au service du RDR-RHDP (Ils sont tous connus, fichés, commençant par le DG DOUMBIA. Mais la question des SPSS bien que dramatique, n’est que le bout de l’iceberg dans la gestion générale de GESTOCI depuis particulièrement 2012 a aujourd’hui par DOUMBIA, niveau aux commandes depuis 13 ans. Que de frasques, de malversations à GESTOCI, plusieurs faits et preuves à l’appui depuis 13 ans. Depuis 2012, GESTOCI, dit-on, a doublé voire triplé son personnel : Parents, enfants, protégés des membres du cercle du parti au pouvoir, après avoir licencié en 2012/2013, 45-50 agents.
Aujourd’hui, le journal français Africa Intelligence a dénoncé le détournement de plusieurs milliards. Pour rappel, GESTOCI est dirigée par Ibrahim Doumbia et dont le petit frère est impliqué dans la gestion approximative avec PREXTIMEX, une société de travail temporaire de la gestion des travailleurs de GESTOCI. Là-bas, les conditions de travail de milliers d’employés sont précaires, notamment dans les secteurs de Transit, produits-blancs (Gasoil, Super, Pétrole, DDO), produits-noirs (JET, VRAC, ENTREE-SORTIE, SUPERVISION, SECURITE, GAZ, FER pour les chargements de wagon.
Les travailleurs sont utilisés au-delà des heures normales, souvent 24h/24h souvent sans la moindre prime pour ce qui concerne les heures supplémentaires. C’est un viol des principes élémentaires du code du travail ivoirien. Cela s’appelle faire vivre l’enfer aux travailleurs. Ainsi le dg de la GESTOCI et le responsable des ressources humaines, Mr Fofana Lassina agissent comme s’ils étaient responsables d’usines a la zone industrielle. Et dire que PREXTIMEX se préoccupe du bien-être du personnel de la GESTOCI, il y’a de quoi a désespérer de nos dirigeants des entreprises de l’Etat.
Le président de la république est ici interpeller pour mettre fin a la fois a la gabegie et dysfonctionnement des entreprises pétrolières. Lui qui veut mettre un point d’honneur sur la question de la bonne gouvernance en prenant des mesures drastiques contre les acteurs de détournement des fonds publics. Ces mesures ont fait passer la Côte d’Ivoire du 154e rang, en 2012, au 103e en 2017 dans le classement Transparency International – qui déplore toutefois le manque global de pratiques concurrentielles, la dette contractée auprès des sociétés, la pression fiscale, les détournements et la corruption généralisée. De même, depuis 2011, le gouvernement ivoirien mène de nombreuses réformes (environnement des affaires, assainissement des finances publiques, centralisation des services budgétaires pour limiter les « caisses noires » ministérielles, mise en place d’objectifs chiffrés dans les entreprises d’État, publication de bilans annuels pour les privées, etc.). Toutefois, dans le pétrole, il faudra bientôt compter avec la Côte d’Ivoire.
Le président ivoirien Alassane Ouattara a affirmé que son pays allait devenir un producteur « important » de cet hydrocarbure. Ces déclarations font suite à la découverte en septembre de gisements. Ils seront exploités par la société italienne Eni. Mais comment ces richesses seront gérées ?
Par ailleurs, la Côte d’Ivoire avait annoncé en septembre dernier la « découverte majeure » de pétrole et de gaz naturel au large de ses côtes à l’est du pays. Le potentiel de ce gisement baptisé « Baleine » est élevé : 1,5 à 2 milliards de barils de pétrole brut et 1.800 à 2.400 milliards de pieds cube de gaz associé.
Jusqu’à présent, la Côte d’Ivoire était un producteur modeste d’hydrocarbures, avec environ 30.000 barils par jour. Reste à savoir quelle sera la part qui reviendra à la Côte d’Ivoire dans l’exploitation du pétrole. Interrogé sur le sujet, Claudio Descalzi n’a pas donné de chiffre, indiquant simplement qu’il s’agissait d’un contrat de partage de production comme la société Eni en conclut « en Afrique et dans le monde ». Lors de la phase d’exploration, Eni contrôlait 90 % du bloc CI-101 contre 10 % pour Petroci Holding qui représente les intérêts du gouvernement.
Koffi Grégoire
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