Le 17 octobre 2025, le gouvernement à travers les ministères de la défense et de l’Intérieur et de la Sécurité, a interdit les meetings et manifestations publiques sur l’ensemble du territoire national.
Cette mesure jugée impopulaire et anti-démocratique continue de susciter des réactions.
La dernière en date est celle du parti Force Aux Peuples. Dans une déclaration, ce parti a marqué son indignation suite à cette mesure.
«Force Aux Peuples exprime sa profonde indignation face à la publication de l’arrêté interministériel n°0755/MIS/MEMD du 17 octobre 2025, par lequel le Gouvernement interdit, pour une durée de deux mois, les meetings et manifestations publiques des partis et groupements politiques sur toute l’étendue du territoire national.
Cette décision, en pleine période électorale, constitue une atteinte grave à la Constitution, aux libertés fondamentales et à la démocratie pluraliste que consacre notre République », a déploré le Président Exécutif de ce parti Vazoumana Fondio dans cette déclaration.
Justifiant cette décision, il a soutenu : « Sur le plan juridique et constitutionnel : l’article 20 de la Constitution ivoirienne reconnaît à chaque citoyen le droit de réunion et de manifestation pacifique.
Ces libertés ne peuvent être restreintes que dans des conditions exceptionnelles, strictement motivées et proportionnées.
L’arrêté interministériel du 17 octobre, en interdisant toute manifestation politique sur l’ensemble du territoire, instaure une restriction générale, absolue et préventive, sans justification objective ni base constitutionnelle valable.
Sur le plan démocratique : l’étouffement de la voix dissidente. Contrairement à ce que laisse entendre le texte gouvernemental, cette interdiction ne vise pas à encadrer la campagne électorale : elle vise à empêcher toute expression publique de désaccord avec le processus électoral en cours.
Les partis, mouvements citoyens et acteurs politiques qui expriment des réserves sur la crédibilité ou la transparence du scrutin se trouvent ainsi réduits au silence, sous menace de poursuites.
Or, même le refus de participer à un scrutin — y compris l’abstention ou la contestation — relève de l’expression démocratique.
Empêcher cette parole, c’est nier la diversité des consciences politiques et réduire la démocratie à une simple formalité administrative.
Sur le plan des droits humains et de la stabilité nationale : l’histoire de notre pays démontre que la stabilité politique ne réside pas dans la peur, mais dans le dialogue, la transparence, le respect des principes républicains et démocratiques ».
Pour Vazoumana Fondio, cette mesure n’est rien d’autre qu’une dérive autoritaire inacceptable : le glissement vers un régime totalitaire.
«L’arrêté interministériel du 17 octobre 2025 ne peut être considéré comme un simple excès administratif : il s’agit d’un acte politique grave, révélateur d’une dérive autoritaire en cours.
En interdisant toute manifestation de désaccord, le pouvoir s’arroge le droit de déterminer qui peut parler et qui doit se taire.
C’est là la marque des régimes totalitaires, qui transforment la loi en instrument de soumission. »
C’est tout logiquement que Force Aux Peuples dit ’’condamner sans réserve l’arrêté interministériel du 17 octobre 2025, jugé anticonstitutionnel, liberticide et incompatible avec les principes républicains’’
«Force Aux Peuples exige son retrait immédiat, conformément aux articles 20 et 66 de la Constitution ; invite les forces démocratiques, la société civile et les organisations de défense des droits humains à se mobiliser pour la sauvegarde des libertés publiques ; réaffirme son engagement indéfectible pour une Côte d’Ivoire de justice, de pluralisme et de souveraineté populaire », a indiqué le parti non sans avoir martelé : « Aucune élection n’est légitime si elle se déroule dans le silence imposé du peuple. La liberté d’expression, la contradiction et la pluralité d’opinions ne sont pas des privilèges.
Force Aux Peuples rappelle que toute démocratie qui étouffe la parole finit par étouffer la vérité, et que le peuple ivoirien ne renoncera jamais à son droit inaliénable à la souveraineté »
A. K

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