
Le climat politique en Guinée-Bissau est tendu après la décision de la Cour suprême du pays de prolonger le mandat du président Oumarou Sisoko Embalo jusqu’au 4 septembre 2025, tout en annonçant la tenue des élections présidentielles et parlementaires pour le 30 novembre 2025. Cette décision a été immédiatement rejetée par les partis de l’opposition, qui considèrent que le mandat du président a expiré et s’opposent fermement à la date fixée pour les prochaines élections générales.
L’opposition appelle à une grève nationale
Sous les slogans de « sauvegarde de la démocratie » et « respect de la Constitution de la République », les coalitions de partis d’opposition PAI-Terra Ranka et Alliance Patriotique Inclusive (API) – Cabas Garandi ont lancé un appel à la mobilisation populaire. Dans un communiqué, ils ont exhorté les Bissau-Guinéens à observer une grève générale le 28 février 2025, en restant chez eux, suspendant les activités économiques comme les marchés et les transports publics.
« Le 28 février, restons tous chez nous, n’allons pas travailler, en signe de protestation contre la dictature et la torture, les problèmes de santé et d’éducation, ainsi que la hausse des prix des produits de première nécessité », ont déclaré les leaders de l’opposition, renforçant ainsi leur message contre ce qu’ils considèrent comme un prolongement illégitime du mandat du président Embalo.
Une contestation sur la gestion du processus électoral
L’opposition critique également le processus qui a conduit à la décision de la Cour suprême. Les médias proches de l’opposition soulignent que la fixation de la date des élections n’a pas été précédée de consultations avec les partis politiques, et se sont déroulées sans une discussion préalable avec la mission de la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO), arrivée en Guinée-Bissau le 23 février pour faciliter un accord entre le gouvernement et l’opposition sur une date consensuelle. Cette absence de dialogue est perçue comme un signe de mépris envers les partis d’opposition et la communauté internationale.
Réaction des autorités : avertissement et répression
De son côté, le gouvernement bissau-guinéen a fermement réagi. Le secrétaire d’État à l’Ordre public, José Carlos Macedo Monteiro, a averti les manifestants que toute tentative de déstabiliser le pays et d’empêcher le président Oumarou Sisoko Embalo de terminer son mandat serait sévèrement réprimée. Cet avertissement reflète la volonté des autorités de maintenir l’ordre et de ne pas céder face à la pression de l’opposition.
Tensions croissantes et incertitude politique
Cette situation met en lumière la persistance des tensions politiques en Guinée-Bissau, où l’opposition continue de contester la gestion du pouvoir et les décisions liées à l’organisation des élections. La contestation de la prolongation du mandat du président Embalo, associée à la montée des revendications sociales liées aux conditions économiques, notamment la hausse des prix, renforce la crise politique et sociale dans le pays.
Les jours à venir seront cruciaux pour déterminer l’évolution de cette situation et la possibilité de parvenir à un consensus. Si les appels à la grève sont largement suivis, cela pourrait accentuer les divisions politiques et sociales, rendant encore plus complexe la recherche d’une solution pacifique et démocratique.
Séverin Konan
Ovajabmedia.com
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