Tunisie : Retrait de la Cour africaine des droits de l’homme et des peuples, un reniement du combat pour les libertés

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La Tunisie a récemment annoncé son retrait de la Cour africaine des droits de l’homme et des peuples (CADHP), une décision qui suscite un large débat tant sur la scène locale qu’internationale. Par ce geste, la Tunisie renonce à permettre à ses citoyens et aux organisations non gouvernementales (ONG) de saisir cette instance judiciaire africaine pour défendre les droits humains.

Le retrait de la Tunisie de cette cour, décision qui fait écho à des années de réformes engagées par le pays pour améliorer la situation des droits humains, a été rapidement critiqué par des acteurs de la société civile. Le Comité pour le respect des libertés et des droits de l’Homme en Tunisie (CRLDHT) a qualifié cette décision de « reniement ignoble » et de « réduction à néant » de l’engagement historique pris en 2017 par le pays pour permettre à ses citoyens d’accéder à la justice au niveau continental. Ce retrait semble marquer un virage inquiétant pour un pays qui avait pourtant promis de défendre les droits humains et de se conformer aux normes internationales en matière de liberté et de justice.

Ce changement de position intervient dans un contexte où la Tunisie, après avoir été perçue comme un modèle de transition démocratique en Afrique du Nord, traverse des tensions politiques internes qui compliquent ses relations avec les institutions internationales. La CADHP, qui a pour mission de garantir la protection des droits fondamentaux des citoyens africains, représente un rempart important pour les populations en quête de justice lorsque leurs droits sont bafoués par leurs gouvernements.

Le retrait de la Tunisie soulève de nombreuses questions sur l’avenir de la protection des droits de l’homme en Afrique, ainsi que sur les engagements pris par les États en matière de justice et de respect des principes démocratiques. La communauté internationale et les défenseurs des droits humains seront sans doute attentifs aux répercussions de cette décision, qui pourrait saper les efforts en cours pour renforcer la gouvernance démocratique sur le continent.

Séverin Konan

Ovajabmedia.com

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