
Le 20 mars 2025, le tribunal de première instance d’Abidjan-Plateau a pris une décision importante dans l’affaire opposant Valérie Yapo, ex-déléguée du Parti Démocratique de Côte d’Ivoire (PDCI-RDA), au président du parti, Tidjane Thiam. Le tribunal a décidé de renvoyer le dossier en instruction, une étape cruciale dans le cadre du litige portant sur la suspension temporaire de Mme Yapo des activités du parti.

Cette procédure judiciaire, initiée par Mme Yapo, vise à contester la légitimité de sa suspension par le Conseil de discipline du PDCI-RDA. Elle remet également en question la validité de l’élection de Tidjane Thiam à la présidence du parti, en raison de la double nationalité que, selon elle, il détenait au moment de son élection. Valérie Yapo avance que le fait que Tidjane Thiam ait conservé la nationalité française à ce moment-là invalide son mandat et toutes les décisions qu’il aurait prises en tant que président du parti.

Lors de l’audience, Valérie Yapo a exprimé sa confiance dans le système judiciaire ivoirien. « J’ai eu raison trop tôt d’évoquer la question de la double nationalité de Tidjane Thiam. Voilà pourquoi j’ai été sanctionnée. Mais je fais confiance à la justice ivoirienne et à mes avocats », a-t-elle déclaré, visiblement déterminée à poursuivre la procédure.


De son côté, l’avocat de Mme Yapo, Maître Alain Bokola, a donné des précisions sur l’avancement du dossier. « Nous suivons la procédure, et le renvoi en instruction permettra aux deux parties de s’exprimer pleinement. Cette étape est généralement longue, mais nous restons confiants. Ma cliente est déterminée, et la non-rétroactivité de la loi joue en sa faveur, car au moment des faits, M. Tidjane Thiam était encore français », a expliqué l’avocat.


Pour mémoire, Valérie Yapo avait été suspendue le 12 février 2025 des activités et des organes du PDCI-RDA, suite à une décision du Conseil de discipline du parti. Cette suspension fait désormais l’objet d’une contestation devant la justice.

Cette décision judiciaire met en lumière les tensions internes qui secouent le PDCI-RDA et souligne l’importance des questions liées à la légitimité des instances dirigeantes au sein des partis politiques. La suite de l’affaire pourrait avoir des répercussions importantes sur l’avenir de la formation politique, à un moment où le paysage politique ivoirien est en pleine mutation.

Le renvoi du dossier en instruction marque une nouvelle étape dans ce feuilleton judiciaire qui pourrait bien révéler d’autres aspects de la gestion interne du PDCI-RDA, un parti majeur de la scène politique ivoirienne.
AK
More Stories
Donald Trump interroge la position de l’Ukraine sur la Crimée : « Pourquoi ne se sont-ils pas battus il y a 11 ans ? »
Disparition de l’actrice N’Guessan Faitai : le monde du cinéma ivoirien en deuil
Exclusion de Tidjane Thiam de la liste électorale : la CAP-Côte d’Ivoire dénonce une manœuvre politique