
Bangui, 20 février 2025* – La pauvreté reste un fléau majeur en République centrafricaine, affectant une large majorité de la population. Selon une étude menée par l’Institut centrafricain des statistiques et des études économiques et sociales (Icasees), financée par la Banque mondiale, près de 70% des ménages en Centrafrique vivent sous le seuil de pauvreté. Ce rapport, fondé sur des données recueillies dans l’ensemble du pays, met en lumière les difficultés quotidiennes auxquelles font face les citoyens, notamment l’accès à l’eau potable, à l’éducation, aux soins de santé et aux services sociaux de base.
Des conditions de vie précaires : l’accès à l’eau, un défi majeur
L’accès à l’eau potable reste l’un des plus grands défis pour la population centrafricaine. À Bangui, notamment dans le quartier de Sao, l’eau ne coule plus dans les robinets depuis plusieurs semaines, forçant les habitants à se tourner vers la rivière Oubangui pour leur approvisionnement en eau. Madeleine, une habitante du quartier, témoigne de cette situation difficile : « Trouver de l’eau potable reste un des problèmes significatifs. Nous puisons la rivière, ensuite, nous la faisons bouillir avant de l’utiliser. Nous sommes en proie aux vers intestinaux ». Cette situation expose une grande partie de la population à des risques sanitaires, aggravant encore la précarité des ménages.
Un accès aux soins de santé limité : des habitants pris en charge par des secouristes
Le manque d’infrastructures sanitaires est une autre réalité poignante pour les Centrafricains. Dans des régions reculées comme le village de Ngougoua, situé à 12 km du Port Sao, les habitants n’ont pas d’accès direct à un centre de soins. « Ce sont des secouristes qui nous prennent en charge ici. Il n’y a pas d’hôpital dans le secteur. Ils évacuent les cas compliqués vers la capitale sur des motos sur une distance de 12 km », explique Salomon, un père de famille. Cependant, la dégradation des routes rend cette évacuation difficile, voire impossible dans certains cas, mettant ainsi en péril la vie des malades.
Le gouvernement face à l’urgence : un plan pour améliorer les conditions de vie
Conscients de la gravité de la situation, les autorités centrafricaines ont entrepris des démarches pour améliorer les conditions de vie de la population. Moïse Zami, directeur de cabinet au ministère de l’Économie, a expliqué que ces données sur la pauvreté et les conditions de vie des Centrafricains seront utilisées pour alimenter le Plan National de Développement 2024-2028, lancé en septembre dernier. « Ces données permettront au gouvernement de mettre en place des stratégies afin d’améliorer les conditions de vie des Centrafricains », a-t-il précisé. Le gouvernement semble déterminé à investir dans des secteurs essentiels tels que l’infrastructure, l’éducation et la santé afin de réduire la pauvreté et ses effets dévastateurs.
Une prise de conscience pour une action urgente
Pour rappel, l’étude menée par l’Icasees met en lumière l’urgence de la situation en République centrafricaine. L’énorme pourcentage de ménages vivant dans la pauvreté, couplé aux difficultés d’accès à l’eau potable et aux soins de santé, souligne la nécessité de mesures concrètes pour améliorer le quotidien des Centrafricains. Le gouvernement, avec l’aide de partenaires internationaux, doit prioriser l’amélioration des services de base et des infrastructures pour combattre la pauvreté et offrir à chaque citoyen un avenir meilleur.
Séverin Konan
Ovajabmedia.com
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