
Cocody, 5 avril 2025 – L’Université Nord-Sud a accueilli un échange de haut niveau sur l’un des sujets les plus sensibles du secteur immobilier ivoirien : les Attestations de Cession de Droits (ACD). Initiée par le Think-Tank FIER et l’Observatoire International des questions de Droits (OID), cette rencontre a mis en lumière les nombreuses dérives liées à la mauvaise gestion des terrains, tout en appelant à une responsabilisation collective.
Experts du ministère de la Construction, notaires, promoteurs immobiliers agréés et chefs traditionnels ont débattu des causes profondes de l’insécurité foncière dans le pays. Fraudes, doubles attributions, absence de vérification des titres : les intervenants n’ont pas mâché leurs mots.
Abdoulaye Diallo, Directeur du Domaine Urbain, a insisté sur l’importance de l’information et de la vigilance du citoyen. Il a rappelé que « la façon la plus sûre d’avoir un terrain sécurisé, c’est d’être en face d’un titre de propriété définitif, c’est-à-dire un ACD ou un certificat de propriété. »
Selon lui, la plupart des litiges observés aujourd’hui « sont nés de la mauvaise compréhension des textes qui régissent la matière foncière ». Il appelle donc les Ivoiriens à faire les vérifications nécessaires avant tout achat, notamment auprès du cadastre et des autorités coutumières.
Un appel renforcé par Me Emmanuel Koffi, représentant de la Chambre des notaires, qui déplore le manque de rigueur dans les procédures d’attribution.
« Il y a tellement de faux documents aujourd’hui. On ne peut pas établir un ACD sans s’assurer que les documents présentés sont valides. Cela implique de rencontrer les chefs coutumiers, d’interroger les propriétaires terriens et de faire des vérifications sur le terrain », a-t-il averti.
La rencontre a également permis de souligner le rôle déterminant des notaires et des administrations dans la sécurisation juridique des transactions foncières. Le public a salué cette initiative, qui a offert une meilleure compréhension des étapes à suivre pour un achat sécurisé, en zone urbaine comme en milieu villageois.
À l’issue des échanges, un consensus se dégage : seule une collaboration étroite entre l’administration, les acteurs du foncier, les professionnels du droit et les communautés locales permettra de mettre fin à la spirale des litiges. Les organisateurs appellent à multiplier ce type de rencontres à travers le pays.
Séverin Konan
Ovajabmedia.com
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