Guinée-Bissau : Le président Embalo annonce des élections générales pour le 30 novembre, alors que la CEDEAO intervient pour résoudre la crise politique

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Bissau, le 24 février 2025* – Le président de la Guinée-Bissau, Oumarou Sisoko Embalo, a annoncé la tenue d’élections générales pour le 30 novembre 2025. Cette décision, rendue publique lors de son discours ce dimanche, intervient alors que la crise politique secoue le pays à l’approche de la fin de son mandat constitutionnel.

Le 27 février marque en effet la fin du mandat de cinq ans du président Embalo, conformément à la Constitution bissau-guinéenne. Cependant, la situation politique est tendue, notamment en raison de l’opposition qui exige l’organisation des élections dans un délai de 90 jours. Le leader du Parti social-démocrate (PSD), António Samba Balde, a d’ailleurs affirmé que « le 27 novembre, Umaru Sisoku Embalo deviendra notre ancien président ».

Dans un contexte de vives tensions politiques, une délégation de la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) est arrivée à Bissau dimanche dernier pour jouer un rôle de médiateur et apaiser les différends liés à la programmation des élections présidentielles et parlementaires. Leur intervention vise à trouver un terrain d’entente entre le gouvernement et l’opposition, et à garantir des élections pacifiques et transparentes.

La situation est d’autant plus complexe que, suite aux élections législatives de 2023, le PAI-Terra Ranka (Plataforma Aliança Inclusiva), une coalition d’opposition qui regroupe plusieurs partis, dont le PAIGC, a remporté la majorité absolue au Parlement. Pourtant, cette coalition a été exclue par le président Embalo du gouvernement, ce qui a envenimé les relations politiques. Récemment, l’opposition, renforcée par de nouveaux alliés comme l’API (Alliance patriotique inclusive) et le Front populaire, a intensifié ses appels à une révision du processus électoral et à la formation d’un gouvernement inclusif.

Face à ces tensions, l’intervention de la CEDEAO est devenue essentielle pour éviter une escalade de la crise politique, particulièrement à un moment où la Guinée-Bissau traverse une période de fragilité institutionnelle. La pression monte alors que la date des élections approche et que les acteurs politiques cherchent à garantir la stabilité et la crédibilité du processus électoral.

Le pays, déjà fragilisé par de multiples crises internes, doit impérativement trouver un consensus pour éviter tout risque de déstabilisation et garantir l’unité nationale avant les élections cruciales de novembre.

Séverin Konan

Ovajabmedia.com

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