
Les relations entre l’Érythrée et l’Éthiopie connaissent une nouvelle escalade de tensions, nourrie par des accusations mutuelles et des rumeurs inquiétantes. Selon plusieurs sources diplomatiques, le gouvernement érythréen aurait entamé les démarches pour fermer son ambassade à Addis-Abeba, la capitale éthiopienne. Si cette décision se confirme, seule la représentation de l’Érythrée auprès de l’Union africaine, basée à Addis-Abeba, pourrait rester active. Toutefois, ni le ministère de l’Information en Érythrée, ni le ministère éthiopien des Affaires étrangères n’ont offert de confirmation officielle à ce sujet, renforçant l’incertitude qui plane sur l’avenir de ces relations déjà tendues.
Accusations et tensions diplomatiques
L’accusation récente du ministre érythréen de l’Information, Yemane Gebreab, a exacerbé la situation. Dans une déclaration percutante, il a accusé le gouvernement éthiopien dirigé par le Premier ministre Abiy Ahmed Ali de « transférer les problèmes intérieurs hors du pays » et d’agir en fomentant une guerre. Ces accusations font suite à une publication de l’ancien président éthiopien, Mulatu Teshome, sur Al Jazeera, dans laquelle il dénonçait les actions de l’Érythrée, notamment son supposé soutien à des factions du Front de libération du peuple du Tigré (TPLF). Ce soutien présumé aurait pour but de déstabiliser la région, ravivant des craintes de conflits ouverts.
La menace d’un retour à la guerre
Les tensions entre les deux pays voisins ne sont pas nouvelles, l’Érythrée et l’Éthiopie ayant une histoire marquée par des conflits violents, notamment la guerre de 1998-2000, qui a fait des milliers de victimes. Bien que la guerre ait formellement pris fin avec un accord de paix en 2000, des frictions sont restées latentes, alimentées par des différends frontaliers et des rivalités politiques internes.
Récemment, des informations non confirmées ont circulé sur les réseaux sociaux faisant état d’une mobilisation générale en Érythrée, visant les hommes de moins de 60 ans. Si cela venait à se vérifier, cela constituerait un signe inquiétant de préparation militaire face à une nouvelle confrontation. En réponse à ces événements, le Premier ministre éthiopien Abiy Ahmed Ali aurait appelé ses dirigeants militaires à « être prêts », suggérant ainsi une possible montée des tensions vers une nouvelle guerre.
Les enjeux pour la région
Le climat d’instabilité entre l’Érythrée et l’Éthiopie a des répercussions bien au-delà de leurs frontières. Ces deux pays sont des acteurs clés de la Corne de l’Afrique, une région stratégiquement importante, tant sur le plan géopolitique qu’économique. Une nouvelle guerre entre ces voisins pourrait avoir des conséquences dramatiques pour la paix et la sécurité régionales, affectant également les efforts de développement et de coopération internationale.
Le rôle de la communauté internationale, en particulier de l’Union africaine et des Nations Unies, pourrait s’avérer crucial pour éviter une nouvelle escalade. Bien que des médiations aient été tentées dans le passé, la situation actuelle montre qu’un dialogue sérieux et des efforts de désescalade sont nécessaires pour prévenir un retour aux combats.
Conclusion : La région au bord du précipice
Les développements récents entre l’Érythrée et l’Éthiopie rappellent que la paix en Afrique de l’Est reste fragile. Bien que des incertitudes entourent la fermeture de l’ambassade de l’Érythrée et la mobilisation militaire, les signes de tensions croissantes sont inquiétants. Si les dirigeants des deux pays ne parviennent pas à trouver un terrain d’entente, la région pourrait sombrer à nouveau dans un conflit qui mettrait en péril des années de progrès fragiles.
Séverin Konan
Ovajabmedia.com
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