
Le climat politique en Guinée-Bissau est de nouveau tendu après l’annonce du président Umaru Sissoco Embalo concernant sa candidature à la présidentielle de 2024. Lors de ses récentes déclarations, Embalo a également révélé avoir donné l’ordre d’expulsion de la mission de la CEDEAO, qui séjournait à Bissau du 21 au 28 février pour tenter de résoudre les divergences politiques entre le gouvernement et l’opposition sur la fin de son mandat.
Le 27 février 2020, Umaru Sissoco Embalo prêta serment en tant que président, mais son élection fut rapidement contestée par une partie de l’opposition. Ces derniers estiment que son mandat aurait dû prendre fin le 27 février 2025, cinq ans après sa prestation de serment. En réponse à cette contestation, l’opposition avait appelé à une mobilisation générale pour paralyser le pays à partir du 1er mars, jour où, selon eux, son mandat devait expirer.
La mission de la CEDEAO, qui avait été envoyée à Bissau pour trouver une issue pacifique à cette crise politique, a été éjectée du pays après que le président Embalo ait pris la décision d’expulser les médiateurs. Lors d’un entretien avec l’AFP, Embalo a fermement répondu : * »La Guinée-Bissau n’est pas une République bananière. »* Cette prise de position a fait écho à l’hostilité croissante entre le pouvoir et la médiation régionale.
Un communiqué de la CEDEAO a révélé que les médiateurs de l’organisation avaient préparé un projet de feuille de route pour organiser les élections législatives et présidentielle. Cependant, ces efforts ont été entravés par les menaces du président Embalo, forçant la mission à quitter le pays le matin du 1er mars.
Le président Embalo a annoncé que les élections présidentielle et législatives se tiendraient le 30 novembre 2025, une décision qui fait suite à la dissolution du Parlement en décembre 2023, après des affrontements armés qu’il a qualifiés de tentative de coup d’État. Toutefois, les élections législatives anticipées, prévues pour novembre 2024, avaient été reportées sine die pour des raisons logistiques et financières.
La Guinée-Bissau, un pays de deux millions d’habitants, reste un territoire instable avec une histoire marquée par des coups d’État militaires et politiques depuis son indépendance en 1974. Les tensions actuelles entre le gouvernement et l’opposition, ainsi que l’expulsion de la mission de la CEDEAO, soulignent la complexité du climat politique et les défis qui attendent le pays à l’approche des prochaines élections.
L’avenir politique de la Guinée-Bissau reste incertain, mais la situation montre clairement l’intensification du conflit politique interne et l’implication croissante des acteurs régionaux dans la résolution de cette crise.
Séverin Konan
Ovajabmedia.com
More Stories
Le Rwanda Salue la Décision de la RDC de Suspendre Ses Opérations Offensives dans l’Est du Pays
Port-Bouët : La Ligue des Jeunes du PPA-CI en Ébullition lors de l’Assemblée Générale avec Damana Adia Pickass
La Turquie d’Erdogan : un virage inquiétant vers l’autocratie