Intensification des affrontements entre les FARDC et le M23 à Masisi, Nord-Kivu : Une crise humanitaire en expansion

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Les combats entre les Forces armées de la République Démocratique du Congo (FARDC) et les rebelles du M23 ont pris une nouvelle ampleur ce samedi 8 mars 2025 dans le territoire de Masisi, situé dans la province du Nord-Kivu. Selon les témoignages recueillis sur place, les affrontements ont touché les villages de Lwanguba et Kani, dans le groupement Bihiri. Ces violents combats se déroulent dans un contexte tendu, avec des pertes humaines et des déplacements massifs de populations.

Les FARDC, soutenues par les combattants Wazalendo, mènent une lutte acharnée contre les rebelles du M23, qui bénéficient de l’appui de l’armée rwandaise. Les sources locales rapportent que des civils ont été tués et blessés, et que des milliers de personnes fuient les zones de conflit, recherchant désespérément un lieu de refuge plus sûr.

Les affrontements, qui durent désormais depuis trois jours, ont d’abord éclaté à Masisi centre, le chef-lieu du territoire, avant de se propager à Lwanguba, Kani et l’axe Bitoyi. Selon les informations en provenance de la société civile locale, les rebelles du M23, après avoir pris le contrôle de Masisi centre depuis environ trois mois, tentent désormais de percer la cité de Nyabiondo, dans le but d’atteindre le territoire de Walikale. Cependant, ils se heurtent à une résistance farouche des FARDC et de leurs alliés, qui ont mis en place une ligne de défense pour stopper l’avancée des insurgés.

Cette nouvelle escalade a entraîné des pertes civiles importantes. Le bilan provisoire fait état de cinq civils tués et quatorze blessés à Lwanguba et Kani, avec des blessés hospitalisés à Nyabiondo. Les rebelles du M23 ont également procédé à des attaques aériennes, notamment des largages de bombes depuis la colline de Kaongole, visant le village de Ngesha. Ces frappes aériennes ont aggravé la situation humanitaire déjà précaire de la région.

La violence incessante a poussé un grand nombre de familles à fuir les zones de combat. Les déplacements massifs de population perturbent davantage une situation déjà dramatique, avec un nombre croissant de déplacés internes cherchant refuge dans des régions moins touchées par les affrontements. L’insécurité permanente rend les conditions de vie de plus en plus difficiles pour les civils, qui subissent les effets dévastateurs de cette guerre.

Masisi, une région clé du Nord-Kivu, reste une zone de tension constante, avec des combats presque quotidiens entre les FARDC et les rebelles du M23. La société civile exprime une inquiétude croissante face à l’aggravation de la crise humanitaire, soulignant que les affrontements prolongés exacerbent la souffrance des populations locales. Les violations des droits humains, les destructions matérielles et les déplacements massifs ne font qu’amplifier la détresse des civils pris au piège du conflit.

Dans ce contexte, la communauté internationale reste dans l’attente d’une réponse concrète pour soutenir la paix et apporter une aide humanitaire d’urgence aux populations affectées. Cependant, la situation actuelle montre à quel point la paix semble encore lointaine pour les habitants du Nord-Kivu, pris entre les feux des combats, les violences et l’instabilité.

Séverin Konan

Ovajabmedia.com

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