JNCC 2024 / Le ministre Adjoumani met en exergue les retombées de la réforme de la filière Cacao

L’édition 2024 de la Journée nationale de Café-cacao a été lancée le samedi 28 septembre dernier par le ministre d’État, ministre de l’Agriculture, du développement durable et des Productions vivrières, Kobenan Kouassi Adjoumani.

Ce lancement a été la tribune pour le ministre Kobenan Kouassi Adjoumani de mettre en exergue les retombées de la réforme de la filière Café-Cacao
« (…) C’est en reconnaissance de ces efforts que l’amélioration continue des conditions de vie des producteurs et de leurs familles est, pour le Président de la République, une priorité absolue, depuis son accession à la magistrature suprême de notre pays.

Pour traduire cette volonté dans les faits, la réforme de la filière café-cacao a été entreprise avec pour objectifs majeurs :
Premièrement, améliorer, stabiliser et garantir à nos producteurs un prix rémunérateur d’achat bord-champ du kilogramme de cacao.

Deuxièmement, améliorer les conditions de vie et de travail des communautés productrices de cacao.
Il est de notoriété que la réforme mise en œuvre depuis 2012 a enregistré un succès et des acquis importants. Je voudrais insister sur les acquis liés aux deux objectifs majeurs que je viens de citer.
Tout d’abord, la stabilisation du prix bord-champ et l’amélioration du revenu des producteurs.

En effet, il s’agissait d’apporter une solution à l’instabilité des prix bord-champ observée durant plus d’une décennie avant la réforme.

Refusant l’idée que les producteurs qui travaillent péniblement dans les plantations, ne perçoivent qu’un prix résiduel, souvent dérisoire, le Président de la République a demandé que le prix bord-champ soit valorisé pour permettre aux producteurs de bénéficier véritablement du fruit de leur labeur.

Vous avez pu constater que cette mesure a été effectivement observée, et le prix bord-champ a lui aussi été respecté dans toutes les zones de production de cacao.

Notre mécanisme de stabilisation du prix évite ainsi d’être confronté aux aléas des incertitudes du marché et permet de garantir un revenu stable quelle que soit la conjoncture. L’ajustement opéré pour la campagne intermédiaire 2024 a permis à l’Etat de fixer un prix record de 1500 F CFA/kg bord-champ, jamais octroyé en Côte d’Ivoire. Je peux vous assurer que, pour tenir cet engagement, des efforts ont été consentis par le Gouvernement au niveau de la fiscalité et de la parafiscalité qui ont connu des baisses considérables. Je suis par ailleurs heureux de constater que depuis le début de la réforme, ce sont près de 22 000 milliards de FCFA qui ont été distribués aux producteurs durant ces 12 années post réforme.

Le deuxième acquis majeur de la réforme que je voudrais relever est la contribution de la filière cacao à l’amélioration du cadre de vie des populations rurales et, en particulier, des producteurs de cacao et de leurs communautés. Ce sont en effet plus de 331 milliards de F CFA qui ont été investis par Le Conseil du Café-Cacao pour la réhabilitation des pistes agricoles, la réalisation d’infrastructures dans les domaines de la santé, de l’éducation, de l’hydraulique villageoises, de l’électrification rurale et de la sécurité, des contributions financières et techniques pour le développement durable du secteur cacao », a-t-il fait savoir.

Poursuivant, le ministre de l’Agriculture, du Développement durable et des Productions vivrières a évoqué la question de développement de la filière cacao. « La problématique fondamentale pour notre économie est le maintien durable de cette spéculation agricole majeure qui se trouve être également au centre des enjeux de l’économie cacaoyère mondiale.

A ce titre, le premier pilier est la garantie d’un revenu décent aux producteurs de cacao. En effet, on ne peut parler de durabilité du cacao sans un niveau de revenu permettant, à la fois, au producteur de maintenir productif son appareil de production et d’assurer parallèlement l’amélioration de son cadre et de ses conditions de vie. C’est dans ce sens que le Chef de l’Etat a pris l’engagement, en lien avec son homologue du Ghana, dans le cadre de l’Initiative Cacao Côte d’Ivoire–Ghana, de créer une organisation forte pour influer sur le négoce mondial du cacao.

Les acquis encore fragiles de cette Initiative sont très encourageants. L’entrée en vigueur du Différentiel de Revenu Décent (DRD), représentant une prime complémentaire de 400 $US soit 200 000 FCFA au prix bord-champ sur la tonne de cacao vendue, a permis de verser aux producteurs plus de 2400 millions de $US soit 1600 milliards de FCFA sur les trois campagnes de mise en œuvre.

Le deuxième pilier est le maintien de l’environnement de production du cacao à travers la sauvegarde du capital forestier pour garantir un avenir durable à la production de cacao.

La mise en œuvre du système national de traçabilité du cacao, pilotée par le Conseil du Café-Cacao, permettra de garantir l’accès de notre cacao aux marchés traditionnels des consommateurs, à l’instar de ceux de l’Union Européenne qui vient d’adopter des dispositions contraignantes à l’entrée sur son marché.

Le troisième pilier, non moins important, est la promotion de la transformation locale et la consommation domestique.(…) Dans cette dynamique, le Chef de l’Etat procédera très prochainement à PK 24, à l’inauguration d’une usine de broyage de fèves de cacao d’une capacité installée de 50.000 tonnes par an ; avec la possibilité de doubler cette capacité dans un délai relativement court », a-t-il indiqué.

Cependant, selon le ministre Kobenan Kouassi Adjoumani, il y a des défis à relever pour poursuivre la dynamique de développement impulsée dans la filière cacao : « Je pense, notamment, à la recherche de solutions durables au problème de financement des activités des producteurs et de leurs organisations, car cette question est intimement liée à la performance recherchée dans le secteur.
Les actions visant à promouvoir l’autonomisation de la femme productrice doivent également être poursuivies afin que son rôle qui n’est plus à démontrer, soit renforcé et reconnu à sa juste valeur ».

Par ailleurs, il n’a pas manqué d’interpeler les partenaires industriels de la chaine de valeur du cacao quant au respect des engagements pris pour valoriser le métier de producteur de cacao.

A.K

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