
Un pas important a été franchi dans la transformation du manioc en Côte d’Ivoire avec la visite de la mission conjointe de la Coordination générale du Programme social du gouvernement (PSGouv) et de la Banque africaine de développement (BAD) à l’unité semi-industrielle de Broukro, située à Bouaké. Cette mission, dirigée respectivement par Non Karna Coulibaly, Coordonnateur général du PSGouv, et François Wongué de la BAD, a pour but de jeter les bases de la transformation à grande échelle du manioc dans la région.
L’objectif de cette initiative est de maximiser le potentiel du manioc en le transformant non seulement en attiéké, mais aussi en d’autres produits dérivés tels que le placali, l’attiéké déshydraté et la farine panifiable. À Broukro, l’unité semi-industrielle est un point focal pour cette transformation, mais le projet vise à faire évoluer cette installation vers une unité industrielle à part entière, capable de répondre aux besoins croissants du marché et de soutenir l’économie locale.
Non Karna Coulibaly, à la tête du programme, a souligné l’importance de résoudre les obstacles existants pour assurer la durabilité du projet, notamment l’approvisionnement en eau, la sécurisation du site, et l’extension des infrastructures. « Nous nous engageons à créer un environnement propice à l’industrialisation de cette unité, car cela contribuera à la souveraineté alimentaire de notre pays », a-t-il déclaré.
Dr Abass Adebayo, responsable du programme « Technologies pour la transformation de l’agriculture africaine » (TAAT), a, quant à lui, exprimé sa volonté de mettre en œuvre des technologies de transformation à grande échelle. L’objectif étant de renforcer la chaîne de valeur du secteur du manioc, d’améliorer l’approvisionnement en matières premières de qualité, et de former les acteurs locaux à l’ingénierie agricole, ce qui devrait offrir des perspectives solides pour la pérennité du projet.
Au cœur de cette initiative, Monique Kouakou, présidente de la coopérative Agro-Industrie Bethanie de Broukro, qui se spécialise dans la transformation du manioc, a exprimé ses ambitions. Actuellement, la coopérative produit environ 5 tonnes d’attiéké par semaine, et l’objectif est d’augmenter cette capacité de production pour répondre à la demande croissante. Elle a également insisté sur l’importance de la modernisation des installations pour améliorer les conditions de travail des productrices, tout en saluant le soutien du PA-Psgouv, qui joue un rôle clé dans le développement de la souveraineté alimentaire du pays.
Ce projet, qui rassemble des acteurs publics et privés autour de la transformation du manioc, pourrait bien marquer un tournant décisif pour l’agriculture ivoirienne, en ouvrant la voie à une plus grande industrialisation et une meilleure compétitivité des produits locaux sur le marché national et international. La Côte d’Ivoire semble ainsi déterminée à transformer son agriculture en moteur de développement, tout en offrant aux producteurs des conditions de travail plus favorables et un accès à des ressources techniques et financières adaptées.
Séverin Konan
Ovajabmedia.com
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