
Le 9 janvier 2025, un nouveau rebondissement dans l’affaire des Bongo a émergé, lorsque les avocats français de Sylvia et Noureddin Bongo ont révélé avoir constaté des signes de torture physique sur le corps du fils de l’ex-président Ali Bongo. Ces révélations ont jeté un éclairage accablant sur les conditions de détention des membres de la famille Bongo, incarcérés au Gabon depuis le coup d’État d’août 2023.
Lors d’une conférence de presse, les avocats ont décrit des preuves flagrantes de violences infligées à Noureddin Bongo, notamment des marques sur son torse et son dos, qu’ils attribuent à des chocs électriques. Maître François Zimeray, ancien ambassadeur de France pour les droits de l’homme, a affirmé avoir reconnu ces traces de torture, précisant que ce type de blessures est bien connu des spécialistes des droits humains. Selon lui, cette situation ne fait aucun doute : « J’ai vu des torturés dans ma vie, et ces marques sont clairement celles des chocs électriques », a-t-il déclaré.
Mais ce n’est pas tout. Sylvia Bongo, de son côté, a décrit des « traitements dégradants » infligés à son mari et à elle-même. Elle a notamment mentionné des jets d’eau froide, ainsi que la torture psychologique consistant à assister impuissante à la souffrance de son propre fils. Selon les avocats, ces actes de cruauté s’inscrivent dans un contexte de violences physiques et psychologiques, orchestrées dans le but de briser la famille Bongo.
Les avocats ont rapidement déposé plainte en France, dénonçant ce qu’ils qualifient de « traitements inhumains ». Ils ont aussi remis en cause les déclarations du procureur de la République gabonais, qui avait nié ces accusations de torture, qualifiant ces faits de « mensongers ». Face à l’ampleur de ces révélations, la justice française a désigné un magistrat du pôle crimes contre l’humanité pour mener une enquête sur ces allégations graves.
Cette affaire soulève des questions de droits de l’homme et d’impunité, alors que la communauté internationale attend des éclaircissements sur les conditions de détention des proches de l’ex-président gabonais. Si ces accusations de torture sont confirmées, elles viendraient alourdir la situation déjà tendue du Gabon après le renversement du pouvoir en août 2023. En attendant, la France semble s’engager activement dans la protection des droits fondamentaux de ses ressortissants, avec une attention particulière portée sur les traitements réservés aux détenus politiques à l’étranger.
Séverin Konan
Ovajabmedia.com
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