L’ancien Premier ministre malien, Choguel Kokalla Maïga, a récemment fait entendre sa voix contre la direction actuelle des autorités militaires du pays, dénonçant ce qu’il qualifie de « gouvernance par la peur ». Ses critiques, exprimées lors d’une réunion avec ses soutiens du Mouvement du 5 juin – Rassemblement des forces patriotiques (M5-RFP) pour célébrer le Nouvel An, mettent en lumière une inquiétude grandissante au sujet de l’avenir démocratique du Mali, un pays déjà éprouvé par des conflits internes et des tensions politiques.
Maïga, qui a exercé de juin 2021 à mars 2022 en tant que Premier ministre, a rappelé sa nomination à ce poste, précisant qu’il n’y aspirait pas initially. Cela soulève des questions sur la nature des responsabilités attribuées aux dirigeants dans un cadre de transition. Sa déclaration témoigne d’une préoccupation profonde : la gouvernance de l’État ne doit pas être assimilée aux pratiques managériales d’une organisation non gouvernementale. Cette vision de la politique repose sur une compréhension claire des rôles et des tâches que les dirigeants doivent assumer pour servir l’intérêt public.
Dans ses remarques, Choguel Maïga a également fait référence à son intervention marquante lors de l’Assemblée générale des Nations Unies en septembre 2021, dans laquelle il avait accusé la France de « laisser tomber » ses partenaires au Sahel dans la lutte contre le terrorisme. Ce discours, à fort impact, avait pour but de rappeler que la sécurité et la souveraineté du Mali ne devraient pas être sacrifiées sur l’autel des intérêts étrangers. Maïga appelle à une autonomie des décisions politiques et militaires, affirmant avec force que ceux qui se présentent comme leaders doivent défendre le pouvoir légitime tout en assurant le bien-être de leur population.
Son bilan en tant que Premier ministre s’illustre par des initiatives notables, allant de l’adoption d’un nouveau code minier à l’élaboration d’une nouvelle constitution. Ce dernier point en particulier est fondamental, car une constitution moderne et inclusive est essentielle pour la consolidation de la démocratie et la promotion des droits de l’homme dans le pays.
Séverin Konan
Ovajabmedia.com
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