Le déguerpissement sauvage dont a été l’object Adjamé-village continue de susciter des vagues de réactions.
La dernière réaction est celle du PPA-CI.
En effet, lors du 29e numéro de sa tribune, le PPA-CI par son Secrétaire général Tchéidé Jean-Gervais, est revenu sur cette triste et honteuse opération de déguerpissement déshumanisant.
« Il ressort de toutes les informations recueillies aussi bien auprès de la chefferie, des populations impactées trois (3) problématiques essentielles :
Cette opération, justifiée par la nécessité de réaliser les voies d’accès au 4ème pont d’Abidjan, est en réalité, au strict plan juridique, une expropriation d’utilité publique et non un déguerpissement.
A ce titre, en application de la Constitution de notre pays et de la Loi N° n° 2020-624 du 14 août 2020 instituant le Code de l’Urbanisme et du Domaine foncier urbain, les populations expropriées devaient bénéficier d’une juste et préalable indemnisation. Or, de l’aveu même du Directeur de l’AGEROUTE, aucune indemnité d’expropriation n’a été versée à ce jour aux populations impactées ni aux Chefs d’Adjamé – Village comme certaines mauvaises langues l’avaient prétendu. De même, aucun relogement des propriétaires des logements détruits n’a été fait, ni aucune relocalisation du village n’a été réalisée.
Et, pourtant, l’expropriation a été déjà exécutée, par la force brutale, dans les terribles conditions que l’on sait, provocant des blessés, des morts et de nombreux préjudices matériels. Cette opération est donc absolument illégale et doit être traitée comme telle ;. l’utilisation de loubards et de miliciens armés de machettes et de gourdins dans l’exécution de cette opération dite de « déguerpissement » semble établie, n’ayant été sérieusement contestée ni par le Gouvernement, ni par le District. Cette utilisation de milices dans une opération de maintien d’ordre, gravement contraire aux lois de la République, rappelle le triste épisode du gbaka vert pendant la présidentielle de 2020. Il y a donc de justes raisons de s’inquiéter pour l’élection présidentielle de 2025.
Le PPA-CI rappelle que l’être humain est la richesse la plus importante pour une nation », a-t-il déclaré.
Poursuivant, il a clairement fait savoir la position de son parti : « Le PPA-CI condamne fermement toutes ces violations des droits constitutionnels et légaux des populations de notre pays Il invite le gouvernement à veiller à ce que le respect de la dignité humaine soit toujours au centre de toute action de gouvernance
Le gouvernement devrait faire preuve de retenue et de sagesse dans la gestion de cette crise afin que le dialogue soit rétabli la chefferie du village Abidjan Adjamé pour trouver une solution juste et durable. Le PPA-CI demande particulièrement que cessent toutes ces tentatives de rabaissement et d’humiliation des Chefs traditionnels d’Adjamé – Village que certains ont tenté de présenter comme de vulgaires escrocs mus par le simple appétit financier.
Le PPA-CI se tient résolument aux côtés des populations d’Adjamé-Village et suit avec la plus grande attention l’évolution de la situation ».
Jean-Gervais Tchéidé a rappelé que le district autonome d’Abidjan n’est pas à sa première opération qui viole les droits élémentaires des populations.
En effet, en février dernier, Cissé Bacongo avait mené pareille opération à Yopougon-Gesco.
«A cette occasion, le PPA-CI, tenant le gouvernement responsable de la situation, tout en manifestant sa compassion et sa solidarité vis-à-vis des populations impactées, avait condamné vigoureusement les méthodes déshumanisantes utilisées notamment en ce qu’elles constituent des violations inacceptables des droits élémentaires de ces citoyens victimes de déguerpissements sans ménagement ni mesures d’accompagnement et au mépris de la vie humaine.
Le PPA-CI avait alors rappelé au gouvernement que les opérations de déguerpissement, quand elles sont nécessaires, doivent tenir compte de certains droits fondamentaux notamment, le droit à l’éducation, à la santé et à un logement décent et doivent en toutes circonstances, préserver la dignité humaine des populations visées ».
Malheureusement, le gouvernement par le biais du district autonome d’Abidjan n’a que faire du respect de la dignité humaine.
A.K
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