
À l’heure où l’école ivoirienne s’interroge sur les fondements d’une véritable éducation inclusive, une initiative conjointe de l’association Parents au Cœur Bleu et de la Fondation Société Générale Côte d’Ivoire vient rappeler que chaque enfant mérite une place dans la salle de classe. Ce jeudi 10 avril 2025, au Collège Aimé Césaire de Yopougon, un moment fort de sensibilisation a été organisé autour du thème : « Chaque enfant à sa place à l’école, acceptons-les et accompagnons-les ».
La rencontre avait pour objectif de promouvoir l’inclusion scolaire des enfants atteints de troubles du spectre autistique (TSA) et d’encourager une meilleure compréhension de leur condition dans le système éducatif.
« L’autisme n’est pas une maladie mais une différence dans la manière de comprendre et d’interagir avec le monde », a tenu à rappeler Mme Zogba Odile, cheffe de l’école, de la direction lycée et collège, représentant le ministre de l’Éducation nationale et de l’Alphabétisation. S’adressant à une assemblée attentive, elle a souligné l’importance d’un regard bienveillant et d’un accompagnement adapté :
« Accepter un enfant autiste, ce n’est pas lui demander de ressembler aux autres enfants. C’est plutôt accepter qu’il soit lui-même et lui permettre de progresser à son rythme, avec ses forces et ses fragilités. »
La présidente de l’association Parents au Cœur Bleu, Diane Magouri, a salué la mobilisation des enseignants et rappelé la nécessité de telles actions sur le terrain :
« Il était important pour nous d’organiser cette activité que nous menons depuis cinq ans. Nous sensibilisons les acteurs du système éducatif parce que c’est la base de l’école inclusive. Aucun enfant en âge d’aller à l’école ne devrait être rejeté. »
Elle a également insisté sur le double objectif de l’initiative : d’une part, sensibiliser le corps enseignant à la scolarisation des enfants autistes, et d’autre part, répondre à leurs interrogations sur la prise en charge pédagogique de ces élèves aux besoins spécifiques.
Pour sa part, M. Koffi Kouakou François, inspecteur de l’enseignement préscolaire et primaire, a souligné que le cadre législatif ivoirien, renforcé par les engagements internationaux du pays, ne laisse plus de place à l’exclusion :
« Aujourd’hui, avec les traités que la Côte d’Ivoire a signés, il est quasi impossible d’exclure un enfant autiste du système éducatif. Ce que nous demandons aux enseignants, c’est d’adopter une pédagogie différenciée pour que chaque enfant puisse apprendre dans la dignité. »
Au-delà des discours, l’événement a offert un espace d’échange concret entre parents, enseignants et professionnels, renforçant ainsi les liens autour d’un objectif commun : bâtir une école où la différence n’est pas un frein, mais une richesse.
Alors que la Côte d’Ivoire s’engage résolument vers un modèle éducatif plus inclusif, ces rencontres de terrain réaffirment que le droit à l’éducation ne saurait souffrir d’exception. Derrière chaque enfant autiste, il y a une histoire à écrire – et c’est à l’école que cette histoire commence.
Séverin Konan
Ovajabmedia.com
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