Le Soudan traverse une période de tumultes et d’angoisse, exacerbée par la présence croissante de mercenaires étrangers au sein des forces du pays, notamment les Forces de réaction rapide (RRF). Lors d’une récente déclaration, le procureur général du Soudan, Al-Fatih Muhammad Isa Tayfur, a mis en lumière une réalité alarmante : environ 200 000 mercenaires combattent aux côtés de ces forces, générant des préoccupations tant sur le plan humanitaire que sur la sécurité régionale.
Selon Tayfur, les derniers groupes de mercenaires qui ont rejoint la lutte armée en cours proviennent principalement de Colombie, un détail qui soulève des questions sur la nature internationale de ce conflit. Il a également mentionné que des mercenaires d’autres pays voisins, souvent désignés comme ayant une réputation bien établie dans le domaine, ont été identifiés. Cette situation met en exergue le risque de dérives d’une guerre qui dépasse les frontières nationales pour devenir un enjeu régional.
Les forces armées soudanaises, dans le cadre de leurs opérations contre les RRF, ont récemment arrêté 120 mercenaires étrangers qui seront prochainement jugés. La saisie de biens civils, quant à elle, est devenue une vaste opération ; selon les chiffres avancés par le procureur, les RRF ont pris le contrôle de 540 000 biens, dont 80% sont des bâtiments résidentiels, une action qui souligne l’impact désastreux de ce conflit sur la population civile.
Un aspect particulièrement tragique de cette dynamique est le recrutement forcé d’enfants par les Forces de réaction rapide, un chiffre choquant de 10 500 jeunes ayant été enrôlés. Cette manipulation des enfants réduit non seulement leur avenir à néant mais intensifie également la crise humanitaire que traverse le Soudan.
Le procureur a également fait état de l’impunité qui semble entourer les actions des RRF, en soulignant que les institutions internationales telles que le Conseil de sécurité de l’ONU et la Commission des droits de l’homme n’enregistrent pas les crimes de ces forces à la hauteur de leur gravité.
Séverin Konan
Ovajabmedia.com
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