Lutte contre l’orpaillage à Kombolokoro / La gendarmerie ignore la demande d’aide de la population

Sans le savoir, la gendarmerie de Korhogo est en train de se faire complice du drame que vit la population de Kombolokoro, village de la sous-préfecture de Niofoin, dans le département de Korhogo.

Pour cause, ce corps d’élite de l’armée ivoirienne a royalement ignoré la demande d’aide de la population de Kombolokoro, face à la menace que représente l’orpaillage clandestin.

En effet, dans une correspondance en date du 6 septembre 2024, adressée au Commandant de la Compagnie Territoriale de Korhogo, les chefs de terre et de quartiers de Kombolokoro ont sollicité l’aide pour lutter contre l’orpaillage clandestin dans leur localité.

«Nous chefs de terre et quartiers de Kombolokoro venons par la présente vous informer une fois de plus que nous ne voulons pas de l’orpaillage chez nous. Nous avons adressé plusieurs courriers au commandant de brigade de Niofoin et aussi à votre niveau en vain. Nous assistons impuissant devant aux assassinats, emprisonnement, convocations et
intimidation de nos populations.

Le 26 Avril 2023, Yeo Sosson principal opposant a été retrouvé mort à 4 Km de Korhogo et le r bie suivant l’orpaillage nous a été imposé. Après plusieurs courriers adresses aux autorités compétentes nous avons organisé des patrouilles en brousse dans le but d’aider la gendarmerie à localiser ces orpailleurs. Malheureusement la plupart de ces responsables des patrouilles sont convoqués à chaque fois et même emprisonnés. D’autres Sont intimidés, mettant tout le village dans le stress.

Certains parcs de bœufs sont volés, des récoltes brulées. Les récents évènements du mercredi 28 août 2024 ou le président de la MUDEK (Mutuelle pour le développement de Kombolokoro) a été poursuivi par deux jeunes avec une voiture. Ils ont sillonné plusieurs quartiers de Korhogo. Il était parfois coincé par ceux qui le suivaient jusqu’à ce qu’ils se retrouvent tous au commissariat de Korhogo.

Ces deux jeunes ont estimé être en mission pour la gendarmerie de Niofoin et même dire qu’ils étaient en communication permanente avec la compagnie de Korhogo. Ils ont exigé que la police ramène l’affaire au commandant de la compagnie territoriale de Korhogo. Ils ont ensuite dit que leurs chefs avaient été autorisés par le Sous-préfet, le commandant de brigade de Niofoin et le commandant la compagnie territoriale à faire l’orpaillage clandestin et que la Mutuelle s’opposait.

L’un des jeunes a fui du commissariat et l’autre arrêté, a été relâché le lendemain.

Monsieur le commandant de la compagnie nous revenons vers vous pour que vous nous aidiez à éradiquer l’orpaillage et ses conséquences (convocations, intimidations, assassinats). Avant l’évènement du 28 août, le vendredi 23 août 2024, le deuxième vice président de la Mutuelle avait reçu trois appels de certaines autorités de Niofoin et de Korhogo lui exigeant de nous dire de laisser faire l’orpaillage.

Parmi ces autorités nous pouvons citer le commandant de brigade de Niofoin qui convoque presque chaque semaine nos jeunes qui luttent contre l’orpaillage clandestin.

Monsieur, le commandant nous n’avons jamais reçu quelqu’un venu échanger avec nous pour engager une exploitation d’or. Encore moins un contrat d’accord. Nous avons convoqué le chef orpailleur Traoré Dramane afin qu’il nous dise qui l’autorise à exercer ses activités sur nos terres sans notre accord. Mais il a toujours refusé de venir.

Nous comptons sur vous pour régler cette affaire ». Tel était le contenu du courrier adressé au commandant de la compagnie territoriale de Korhogo.

Courrier signé des chefs de terre et de quartiers avec leur tête Yeo Gonan.

Malheureusement, ce courrier n’a jamais eu de suite favorable jusqu’à ce que ce lundi 9 septembre 2024, deux frères du président de la mutuelle de développement de Kombolokoro, soient lâchement assassinés.

Face à ce drame, la population de Kombolokoro ne sait plus à quel saint se vouer.

Vivement que les autorités compétentes prennent leur responsabilité pour mettre fin à ce drame que vit le village de Kombolokoro.

AK

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Anselme KOKO

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