Le paysage politique syrien, déjà complexe et tumultueux, s’apprête à connaître une évolution significative sous la direction du nouveau dirigeant Ahmad al-Charaa. Lors d’une interview récente avec la chaîne de télévision saoudienne al-Arabiya, Charaa a mis en lumière l’ampleur du travail qui l’attend et des défis que sa gouvernance devra surmonter pour redéfinir l’État syrien.
Charaa a clairement établi que le processus d’édification de l’État syrien serait tout sauf rapide. Il a mentionné que la rédaction de la constitution nécessitera environ trois ans, tandis que l’organisation d’élections transparentes prendra quatre ans, des délais inhérents à la nécessité d’un recensement complet de la population syrienne, une tâche qui s’annonce délicate dans un pays où les déplacements et la résilience de millions de personnes restent un sujet de préoccupation.
Au-delà des élections, Charaa a précisé que le changement radical des services publics et des infrastructures pourrait se manifester dans un an. Toutefois, l’essence même de ce processus transitoire réside dans l’édification de la loi et des institutions. Cet accent sur la légalité et le rétablissement des services essentiels témoigne d’une volonté de bâtir une gouvernance plus consciente des besoins et des droits de la population, après des années de guerre et de chaos.
Parallèlement, Anas Khattab, le nouveau chef des services de renseignement syrien, a souligné la volonté de réformer l’institution sécuritaire. Toutefois, cela passe par la dissolution et la restructuration de l’ensemble des services existants afin de mieux répondre aux attentes du peuple syrien. Ces déclarations prennent une résonance particulière dans le contexte des récentes arrestations de 300 Syriens proches de l’ancien régime, rapportées par l’Observatoire syrien des droits de l’homme, illustrant ainsi la rupture nette avec le passé.
Une des décisions controversées de Charaa a été de nommer des membres de la faction Hayat Tahrir al-Sham (HTS), anciennement Front al-Nosra, comme ministres dans le gouvernement de transition. Dans l’interview, il a défendu cette approche en affirmant qu’elle était nécessaire pour garantir l’harmonie au pays.
Séverin Konan
Ovajabmedia.com
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