Scandale financier au Mali : l’ancien Premier ministre Shogel Maiga sous le feu des critiques pour malversations à l’AGEFAU

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Le Mali est en émoi suite à la parution d’un rapport accablant du Bureau du Vérificateur Général (BVG), qui met en lumière des accusations graves contre l’ancien Premier ministre Shogel Maiga. Ce dernier a dirigé l’Agence pour la gestion du Fonds pour l’accès universel (AGEFAU) de 2020 à 2023, période durant laquelle une série de malversations financières auraient eu lieu sous son mandat.

Selon le rapport, l’inaction de Maiga, ainsi que sa possible complicité indirecte, auraient contribué à des détournements de fonds à grande échelle. En effet, plusieurs irrégularités notables ont été mises en avant. En 2020, alors que le Trésor malien a contracté un prêt de 20 milliards de francs CFA pour financer les mesures de lutte contre la pandémie de COVID-19, ces ressources ont été redirigées vers d’autres projets, laissant les besoins urgents de santé publique largement insatisfaits.

Les accusations ne s’arrêtent pas là. Lors d’une mission à Konobuga, Shogel Maiga aurait perçu la somme de 15 millions de francs CFA, bien au-delà des 75 000 francs CFA qui étaient initialement prévus. Cette inflation des coûts se répète également avec une autre mission, où 20 millions ont été alloués alors que le montant prévu était de seulement 150 000 francs CFA. Ces pratiques interrogent sur la gestion des fonds publics, essentielles dans un pays dont l’économie est fragilisée par de multiples crises.

Le rapport souligne également que les marchés publics attribués sous la direction de Maiga auraient été exécutés à des prix exorbitants, entraînant un surcoût de près de 58 millions de francs CFA pour l’AGEFAU. Cette situation non seulement plombe les finances de l’agence, mais soulève également des questions sur l’intégrité des processus d’attribution des marchés, de la transparence et de la gouvernance au sein des institutions publiques.

Face à ces révélations, la société civile et des acteurs politiques malien s’interrogent sur le rôle des autorités dans la supervision des institutions publiques.

Séverin Konan

Ovajabmedia.com

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