L’affrontement entre Valérie Yapo et la direction du Parti Démocratique de Côte d’Ivoire (PDCI-RDA) prend une nouvelle dimension après une décision de justice qu’elle juge favorable. La cadre du parti, farouche opposante à Tidjane Thiam, réclame désormais un congrès extraordinaire pour désigner, en toute transparence, le candidat du parti à la présidentielle de 2025.
Une victoire judiciaire, mais pas la fin du combat
Au lendemain du verdict du tribunal de première instance d’Abidjan-Plateau, Valérie Yapo s’est déclarée victorieuse. Selon elle, l’annulation partielle des décisions du congrès ayant porté Tidjane Thiam à la tête du PDCI-RDA confirme les irrégularités qu’elle dénonçait depuis des mois.
« Pour éviter une grande humiliation, ils ont démissionné. C’est donc une victoire pour moi », a-t-elle affirmé, tout en annonçant une nouvelle offensive : un dépôt de plainte au pénal contre Thiam, qu’elle accuse d’avoir détourné « la subvention de l’État depuis son élection illégale ». Elle promet également de poursuivre des internautes pour diffamation, visant notamment une femme « qui se reconnaîtra »
Un appel à un nouveau congrès et un retour aux fondamentaux
Se présentant comme l’héritière des pères fondateurs du parti, Félix Houphouët-Boigny et Henri Konan Bédié, Yapo exige un retour aux valeurs originelles du PDCI-RDA : « dialogue, justice et respect des textes »
« Le président Houphouët nous a légué un parti de paix. Le président Bédié nous a transmis la rigueur. Nous leur devons de poursuivre leur œuvre », a-t-elle déclaré, révélant avoir la « bénédiction » de Bédié, qu’elle considère comme un père.
Son principal cheval de bataille ? La convocation immédiate d’un nouveau congrès pour choisir démocratiquement le candidat du parti en 2025. Une initiative qui, si elle aboutit, pourrait profondément bouleverser les équilibres internes à quelques mois de l’échéance électorale.
Un parti sous tension.
Alors que certains cadres du PDCI-RDA appellent à l’apaisement, Valérie Yapo refuse de céder. « Nous agissons par devoir envers notre peuple, pas par nostalgie », a-t-elle martelé, concluant son discours par un vibrant « Vive le PDCI-RDA ! Vive la démocratie interne ! »
Son combat, mené tambour battant, pourrait bien ébranler l’ordre établi au sein du plus ancien parti de Côte d’Ivoire. Reste à savoir si la direction actuelle acceptera de jouer le jeu de la transparence qu’elle réclame.
AK
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