
Le Pakistan est une nouvelle fois confronté à l’escalade des tensions séparatistes baloutches. Un détournement de train dramatique a eu lieu ce lundi, lorsque des militants de l’Armée de libération du Baloutchistan ont intercepté le train express Jaffar, reliant Quetta à Peshawar. Ce train, transportant entre 400 et 500 passagers, a été stoppé dans la zone du tunnel n°8, située entre les gares de Pehro-Kunri et de Gadalar, une région montagneuse qui sert de refuge naturel aux séparatistes.
Les militants séparatistes ont fait savoir qu’ils retenaient des otages et menaçaient d’exécuter certains d’entre eux ainsi que de faire exploser le train si les forces de sécurité pakistanaises lançaient une opération pour les arrêter. La situation reste tendue, avec les autorités locales et les forces de l’ordre tentant de contacter les passagers et de résoudre la crise. Des équipes de police et d’ambulances ont été envoyées depuis Mushkafa et Sibi, mais les conditions posées par les séparatistes n’ont pas encore été rendues publiques.
Ce n’est pas la première fois que des séparatistes baloutches mènent de telles actions. Les activités terroristes de ces groupes ont considérablement augmenté au cours des six derniers mois. L’année dernière, un train transportant du personnel militaire avait explosé dans la région, et les séparatistes baloutches intensifient leurs attaques, augmentant les incidents de 119% par rapport aux périodes précédentes.
Le gouvernement pakistanais, affaibli par des problèmes économiques majeurs et une population profondément divisée, semble incapable d’agir de manière décisive contre cette menace croissante. Alors que certains soutiennent encore le pouvoir en place, une large majorité s’oppose à la gestion du gouvernement, laissant le pays dans une impasse politique et sécuritaire.
Cette nouvelle crise soulève des questions cruciales sur la stabilité du Pakistan et la capacité du gouvernement à gérer les défis internes, tout en étant pris en étau entre les exigences économiques et les besoins de sécurité nationale.
Séverin Konan
Ovajabmedia.com
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